AccueilIntroduction à l'histoire d'amour - Au bon endroit au bon momentCarte du Yukon mettant en évidence les communautés où Claude et Mary vivèrentClaude complice de son appareil photoJeu/Matériel promotionnelCréditsLiensEnglish
Au bon endroit au bon moment

Au bon endroit au bon moment

Portrait de Claude et Mary, Mayo, 1934.
Portrait de Claude et Mary, Mayo, 1934.
Yukon Archives: 1/112 #706, PHO 607
C’est une chance pour nous que Claude et Mary Tidd aient vécu au Yukon à l’époque où ils l’ont fait. Dans les années de vaches maigres qui suivirent la ruée vers l’or de 1897 1898 jusqu’à la construction de la route de l’Alaska pendant la Seconde Guerre mondiale, la population du territoire diminua radicalement, laissant fort peu de témoins des changements qui s’opéraient dans la culture locale. Claude, qui était membre de la Gendarmerie royale du Canada, vint au Yukon armé de son appareil photo et animé par une passion insatiable pour la photographie. Correspondante infatigable, Mary fut elle aussi très féconde, décrivant en détail la vie dans le Nord dans les innombrables lettres qu’elle envoya à sa famille aux États-Unis.

Portrait de Claude en uniforme, Mayo, 1933.
Portrait de Claude en uniforme, Mayo, 1933.
Yukon Archives: #7360
Claude aussi bien que Mary préféraient les affectations dans de petites collectivités isolées comme Forty Mile, Ross River et Old Crow. Couper le bois, transporter l’eau, se déplacer en traîneau à chiens et en raquettes, ou encore en canot, les Tidd aimaient leur vie en pleine nature. À mesure qu’ils acquéraient les connaissances ayant permis aux premières nations du Yukon de surmonter les difficultés de vivre depuis des millénaires dans de grandes étendues sauvages, ils partageaient ces connaissances avec le monde extérieur et prenaient acte des rencontres et des gestes quotidiens pour la postérité.

Loin d’être de simples observateurs de la vie autour d’eux, Claude et Mary jouèrent un rôle actif dans la vie sociale et économique du Yukon. Les images et les mots qu’ils ont créés vont bien au delà de leur existence de tous les jours, leurs documents illustrant la complexité des rapports mutuels et de l’interpénétration culturelle, philosophique et professionnelle, phénomènes auxquels ils contribuèrent, mais qui les façonnèrent aussi. Leur vie fut intimement liée à celle de leurs voisins : familles autochtones, travailleurs manuels, trappeurs, commerçants, missionnaires et personnes de toutes les couches de la société, y compris le représentant du Yukon au Parlement canadien. Les Tidd furent à même de constater d’importants changements, entre autres à quel point l’avion et la radio ont rompu l’isolement des collectivités les plus au nord.

Portrait de Mary, Mayo, 1933.
Portrait de Mary, Mayo, 1933.
Yukon Archives: #7361
Issus de familles bourgeoises, les Tidd avaient été élevés dans le confort et la sécurité matérielle. Ils optèrent néanmoins pour la vie astreignante qui se déroulait, selon les mots de Tennyson, « aux confins paisibles du monde ». Ils étaient des âmes sœurs qui préféraient les traîneaux à chiens aux véhicules à moteur, les sentiers aux rues, la randonnée en forêt au magasinage dans la grande ville. Le couple eut ses hauts et ses bas, mais, beaucoup plus que les embûches que semait aux Tidd la vie en milieu sauvage, ce sont les pressions sociales, les tracas financiers et les ennuis de santé qui furent la cause de leurs moments de difficulté. Leur combat, leurs amitiés, leur mode de vie… Le Yukon marqua les Tidd de son empreinte indélébile. L’histoire de leur amour est au cœur d’un récit exemplaire et émouvant.