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"Le maniaque de la photo passe une journée de congé au bord du fleuve Yukon. Installation de la lentille "télé", 1932.
Yukon Archives: #7130
L’artiste

Claude Tidd, “Maniaque de la photo”

Claude tenait soigneusement des albums qui sontituent des oeuvres d'art en soi.
Claude tenait soigneusement des albums qui sontituent des oeuvres d'art en soi.
Yukon Archives: #8123
La photographie était bien plus qu’un passe-temps pour Claude Tidd. C’était une vocation. Comme l’indique son journal de l’hiver à Old Crow, Claude était très déprimé et frustré lorsqu’il lui était impossible de pratiquer son art. M. Tidd s’adonnait à la photographie avec beaucoup de professionnalisme. Bien qu’il n’eut officiellement aucune formation en arts visuels ou en photo-journalisme, il s’efforçait constamment d’améliorer à la fois le mode d’expression et son contenu. Il faisait preuve d’une grande autodiscipline. Lorsqu’il écrivait au sujet de sa passion, il en parlait avec simplicité et même avec légèreté, se décrivant comme un « maniaque de la photo », mais il ne disait pas toute la vérité. Il prenait son art très au sérieux et ne visait pas moins que la perfection.

Le photographe intrépide installe sa caméra dans la neige. Remarquez la pipe qu'on retrouve le plus souvent dans les photos de Claude.
Le photographe intrépide installe sa caméra dans la neige. Remarquez la pipe qu'on retrouve le plus souvent dans les photos de Claude.
Yukon Archives: #8526
Le climat lui posait de nombreux défis. Installer un trépied dans trois pieds (90 cm) de neige et le rendre parfaitement de niveau est un exploit en soi, », écrit-il dans un article de 3000 mots intitulé Winter Photography in the Yukon [La photographie hivernale au Yukon]. Il faut ensuite tourner la vis de la mise au point, ajuster le diaphragme, régler la minuterie, enlever la lentille dépolie et insérer le châssis, mettre un filtre et un pare-soleil, tout cela à une modeste température de 25 degrés [Farenheit] sous zéro (-34ºC), ce qui n’est pas une partie de plaisir, surtout qu’il faut faire tout cela à mains nues. (77/19 f. 2, MSS 061 “Winter Photography in the Yukon”)

Bien sûr, à l’époque où la photographie numérique n’existait pas encore, la technologie encombrante à laquelle devait avoir recours un photographe posait un défi pour quiconque vivait et travaillait dans la nature sauvage. Loin de toute quincaillerie, et encore plus loin de tout magasin d’appareils photo, Claude se vit forcé d’innover et d’inventer, que ce soit pour trouver une source d’énergie ou des lentilles pour son agrandisseur ou des filtres à poussière pour le développement des photos. Il releva ces défis avec succès, mais avec sa modestie habituelle, il écrit: “Même si je ne suis pas encore parvenu à produire des impressions de qualité studio, certains de mes résultats nous ont procuré énormément de plaisir, de même qu’à nos amis, et certaines exceptions ont même plu à un éditeur - à l’occasion.”

Claude prenant son auto-portrait dans sa cuisine de Mayo. Sa main est près du sol pour lui permettre d'appuyer sur le déclencheur de l'appareil photo.
Claude prenant son auto-portrait dans sa cuisine de Mayo. Sa main est près du sol pour lui permettre d'appuyer sur le déclencheur de l'appareil photo.
Yukon Archives: #91/112 #454, PHO 606
Le travail de M. Tidd est en quelque sorte une opération de sauvetage anthropologique. On pourrait débattre à savoir si M. Tidd était conscient ou non qu’il sauvegardait des images d’une ère en train de s’éteindre pour les léguer à la postérité. Son séjour dans le Nord a duré du début de la Première Guerre mondiale — alors que les avions étaient une nouveauté et que les communications radio étaient encore assez expérimentales — jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Claude Tidd avait certainement conscience qu’un mode de vie ancestral, à la fois pour les Autochtones et les non-Autochtones, était en train de changer pour toujours dans le Nord. Il réalisait certainement que tous ces progrès auraient aussi leurs mauvais côtés : le Yukon devenant plus habitable grâce à la technologie, il attirerait de nouveaux habitants et avec eux, de nouvelles priorités et de nouvelles tentations. Regardez avec attention les images que Claude a prises des enfants en train de manger joyeusement des oranges, bien avant que les biscuits et bonbons fabriqués en usine et les céréales sucrées ne soient chose courante dans les communautés nordiques.

    Tidd a un je ne sais quoi