La vie de Mary avant sa rencontre avec Claude

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Mary, son frère jumeau et ses deux sœurs ont grandi dans une petite ferme de Lancaster, en Pennsylvanie. Leur père, le révérend John K. Ryder, ministre de l’Église mennonite, mourut l’année où Marie et Claude se marièrent. Elizabeth Ryder, la mère de Marie, vécut jusqu’en 1961.

Mary manifesta très tôt dans la vie son esprit d’aventure et son enthousiasme pour l’aide d’autrui. Après avoir complété sa formation d’infirmière, à l’instar de plusieurs infirmières de Lancaster, elle se porta volontaire pour aller servir au Japon, qui venait d’être secoué par le terrible tremblement de terre de septembre 1923. Lorsque l’appel fut lancé, elle se rendit en Californie pour se rapprocher de sa destination. Toutefois, le nombre limite d’infirmières avait déjà été atteint, et elle se retrouva dans un hôpital de Fresno, où elle travailla pendant toute une année, longue et frustrante. “Comme vous le savez, la vie en Californie est très complexe. J’en avais assez de ce mode de vie. Avant même de penser à l’Alaska, j’ai parfois senti le besoin de rentrer chez moi, ou encore d’aller quelque part où on serait davantage portés sur le raffinement de l’esprit — où les gens seraient moins égoïstes et où les besoins seraient plus criants. Où la somme des valeurs ne se calculeraient pas seulement, ce qui est révoltant, en fonction du dollar tout puissant...”

Mary proposa sa candidature à un poste en Chine, mais une occasion exceptionnelle se présenta à elle : un poste à l’hôpital d’une mission épiscopalienne située à des centaines de kilomètres de la civilisation, dans une toute petite collectivité appelée Fort Yukon, quelque part au nord du cercle arctique. Pour qu’elle puisse se rendre à son poste avant que le fleuve ne gèle, elle devait hâter les préparatifs de son départ. Magasiner en juillet à Fresno, à la recherche de vêtements d’hiver, ce n’était vraiment pas évident!