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Notre maison à Old Crow au Yukon, 1945-1946.
Notre maison à Old Crow au Yukon, 1945-1946.
Yukon Archives: #7561
Old Crow
 
Old Crow

Mary et Claude s'arrêtent pour contempler l'ancien lieu de travail de Mary, l'hôpital Hudson Stuck Memorial.
Mary et Claude s'arrêtent pour contempler l'ancien lieu de travail de Mary, l'hôpital Hudson Stuck Memorial.
Yukon Archives: #91/112 #549, PHO 606
En chemin vers Old Crow, les Tidd visitèrent certains de leurs lieux favoris, dont Dawson et Fort Yukon, desquels Claude fit de magnifiques photos. Mary fut très heureuse d’apprendre qu’une amie de longue date, Myra Moses, faisait le voyage entre Fort Yukon et Old Crow pour aller chasser l’orignal. À Rampart House, presque déserte, Claude fut accueilli par Rachel Cadzow, qu’il avait bien connue à une certaine époque, avant de rencontrer Mary.

Après un voyage de 6 jours à bord d’un bateau à moteur en amont de Fort Yukon, les Tidd arrivèrent à Old Crow en septembre 1944
"La N.C. CO. possèd également un attrayant magasin à Fort Yukon", 1944. Cette photo fut prise en route vers Old Crow, où Claude allait travailler au assez peu attrayant magasin de la N.C. Company.
Yukon Archives: #8192
pour y assumer la direction du magasin de la Northern Commercial Company. C’était le type de communauté isolée et intime qu’ils affectionnaient. "La population de notre petite communauté isolée est presque uniquement composée d’Indiens", confie Claude dans une lettre écrite à Noël 1944. "Il y a également un caporal de la GRC et son épouse [les Kirk] de même qu’un homme qui travaille avec lui; il y a aussi un jeune missionnaire et sa femme [les Ellis]. Il y a également deux ou trois autres hommes blancs qui vivent ici."

Les Tidd trouvèrent que leurs quartiers laissaient à désirer :

Mon prédécesseur, propriétaire du magasin depuis de nombreuses années, était un vieux garçon qui vivait dans une petite pièce de quinze pieds sur dix pieds aménagée à l’arrière-boutique, dont l’ameublement se résumait à un fourneau au bois, un vieux poêle de chauffage, une table et une cuvette. Nous avons dû y emménager avec tous les effets que nous avons été en mesure d’apporter et nous y installer de notre mieux. (“A Year with a Fur Trader”, in Life in the Yukon, 54)

"L'agent de la GRC du magasin reçoit et examine nos fourrures", 1946. La GRC assurait la mise en applications des règlements sur la chasse au Yukon.
Yukon Archives: #8234
Heureusement, j’ai pu dénicher, tout près du magasin, une petite cabane en bois rond comptant trois pièces et, avec l’aide précieuse de notre jeune missionnaire, qui est un excellent menuisier amateur, et du caporal de la Police à cheval, qui a supervisé avec beaucoup d’efficacité les travaux d’installation d’un poste de radio, nous avons été en mesure d’emménager dans ce logement assez confortable dès la première semaine de novembre - moment où le froid commence réellement à se faire sentir. (“A Year with a Fur Trader”, in Life in the Yukon, 54)

“Nous vivons en milieu très éloigné; le dernier bateau d’approvisionnement pour les huit prochains mois est arrivé vers la fin de septembre, et nous ne nous attendons pas à ce qu’il y en ait d’autres avant juin. Nous espérons avoir le luxe de recevoir deux ou trois livraisons de courrier par avion au cours de l’hiver. Nous sommes cependant chanceux de pouvoir communiquer tous les jours par radio avec Dawson, notre caporal de police étant le répartiteur. Nous avons, bien sûr, un bon poste de radio et la réception est habituellement excellente.” (Lettre de Noël, 1944. 91/112 f. 7 MSS 365)

"Nous voici en train de pique-niquer à Old Crow le jour de ma fête, le 21 mai 1945 - fait intéressant, ce fut aussi la journée de la débâcle sur la rivière Porcupine."
Yukon Archives: #8198
La contribution de Mary à leur lettre de Noël montre son optimisme et donne le ton à son séjour dans cette communauté isolée. “Old Crow est un endroit de rêve. La vie de tous les jours y est très pittoresque. Absolument tout le monde a l’air heureux - ces gens ne semblent pas connaître l’inquiétude.” (Lettre de Noël, 1944. 91/112 f. 7 MSS 365)

Mary n’était peut-être pas assez proche de ses voisins pour qu’ils partagent avec elle leurs préoccupations. Cependant, son évaluation de leur humeur en dit long sur la sienne, maintenant que Claude avait un emploi et qu’ils étaient de nouveau installés dans un petit village paisible et isolé. Et pourtant, dans la lettre de Noël de l’année suivante, elle mentionne de nouveau son attachement pour son voisinage, qui se trouve augmenté par la joie collective associée au Jour de la Victoire en Europe :

"L'intérieur de notre poste de traite", 1946.
Yukon Archives: #8236
Depuis ce jour, la vie ici se déroule, comme à l’habitude, sous le thème du bonheur. On dirait qu’une foi implicite dans le triomphe ultime du bien les guide, car même lorsque les nuages noirs de la guerre planaient au-dessus de leur tête, ces gens vivaient heureux...

Je m’inspire de leur courage - de leur simplicité. Ils ont si peu! Dans un climat aussi froid que le nôtre, on doit constamment se battre pour les plus petites nécessités de l’existence - mais ils trouvent toujours le moyen de s’en sortir. (Lettre de Noël, 1945. 91/112 f. 7 MSS 365)

"Les trappeur arrivent au poste de traite."
Yukon Archives: #8221
La contribution de Claude à cette lettre regorge de précieuses informations concernant la vie communautaire dont ils furent témoins et qu’ils ont partagée.

Nous avons complété la ronde des activités d’une année ici; notre bateau d’approvisionnement est venu et certaines de nos nouvelles acquisitions nous ont rendus fous de joie — nous étions aussi excités que nos amis indiens. Nous avons ramené nos bateaux sur la plage avant que la rivière ne gèle. Les Indiens sont allés faire la chasse au caribou et sont revenus avec beaucoup de viande fraîche, ce qui est très important puisque nous n’avons pas de boucherie et comptons presque uniquement sur la viande de caribou. Et durant l’hiver, les hommes (et les femmes) surveillent leur territoire de piégeage avec leurs attelages de chiens. (Lettre de Noël, 1944. 91/112 f. 7 MSS 365)

Banquet à Old Crow, été 1946.
Banquet à Old Crow, été 1946.
Yukon Archives: #8249
Noël a apporté son lot de festivités, de danses indiennes - toujours très pittoresques - et de ‘potlatchs’. Plus tard, au printemps, ils sont repartis piéger le rat musqué. Cela constitue véritablement leur récolte et tout le monde, sauf les personnes très âgées ou malades, part avec l’espoir d’une bonne prise. Il est intéressant de regarder leur départ. Ils partent avec leurs attelages de chiens et reviennent, environ un mois plus tard, dans des bateaux de toile. Ensuite il y a toute l’excitation et l’effervescence liées au comptage et à l’empaquetage des peaux; le plaisir qu’ont les Indiens à se procurer de nouvelles choses et, bien sûr, l’incontournable, c'est-à-dire les oranges, les pommes et les œufs frais. (Lettre de Noël, 1944. 91/112 f. 7 MSS 365)
    “Que faire de mon temps”