Whitehorse
Badge de commissaire de bord semblable à celle que Claude devait porter lorsqu'Il travaillait à la WP&YR.
Yukon Archives: 1993.48.36.
Les Tidd avaient traversé la ville durant leurs voyages à l’aller et au retour du territoire avant la Deuxième Guerre mondiale. Ils avaient fait la patrouille obligatoire en traîneau à chiens entre Ross River et White Horse, tel qu’il est mentionné dans les lettres de Mary datant des années 1920, et Claude y avait passé quelque temps à l’hôpital alors qu’il se rétablissait d’un goitre toxique. Cependant, ils n’avaient jamais tenté de s’établir à Whitehorse avant la Deuxième Guerre mondiale, moment où Claude a commencé à travailler comme commissaire de bord sur les bateaux à vapeur de la White Pass and Yukon Route (WP & YR).
La demande d'emploi de Claude à la WP&YR, page 2 de 3.
Yukon Archives: White Pass and Yukon Route fonds, COR 749
Le conflit, bien qu’éloigné, eut des effets immédiats et importants sur la vie en ville. Parce qu’ils craignaient que les Japonais s’en prennent à l’Alaska, les Américains commencèrent la construction d’une route permettant d’expédier du matériel en Alaska, via la Colombie-Britannique et le Yukon. Les troupes et les ouvriers américains ont afflué vers la ville autrefois tranquille et y ont établi des résidences pour le temps que durerait la construction de la route de l’Alaska et du pipeline Canol. Entre autres conséquences, cette affluence donna naissance à une crise du logement, par laquelle il semble que les Tidd aient été grandement touchés. Confinés à vivre dans la déjà surpeuplée maison Wasson appartenant à la WP & YR, que Mary a probablement aidé à gérer, le couple souffrait cruellement du manque d’intimité. Cela était dû, entre autres, au nombre important d’ingénieurs et de militaires qui y habitaient. Lorsque les Tidd se virent enfin assigner une maison à eux par la compagnie, Mary sombra dans l’une de ses dépressions.
“J’ai dit à Claude que j’étais tout simplement incapable de continuer sans aucune perspective de changement à l’horizon », écrit-elle à sa mère en avril 1944. Mais dès le milieu de l’été, il y avait de nouveau du changement en vue. « Le travail que représente l’établissement de notre résidence à Crow sera facile comparativement aux aléas rencontrés l’année dernière.”
Les Tidd avaient enfin la chance d’aller vivre à Old Crow, sur le bord de la rivière Porcupine. Les lettres de Mary donnent l’impression qu’ils ont quitté Whitehorse dans un contexte de déception et de désapprobation de la part des employeurs de Claude. Elle était cependant remplie d’enthousiasme, d’optimisme et d’espoir à l’idée de se rendre à Old Crow.
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